LASSAY depuis son origine jusqu'à nos jours (Essai historique sue le châtea

« Je suis ici dans un château, au milieu des bois, qui est si vieux, qu'on dit que ce sont les fées qui l'ont bâti. Depuis six heures du soir, que la nuit vient, jusqu'à minuit, qui est l'heure où je me couche, je suis tout seul dans une grosse tour, à plus de deux cents pas d'aucune créature vivante : je crois que vous aurez peur des esprits, en lisant seulement cette peinture de la vie que je mène, et vous en mourriez si vous habitiez ce château, et que vous entendissiez tous les contes que l'on fait de ces fées qui vont s'y promener assez souvent », écrivait vers 1696 le marquis de Lassay, Armand de Madaillan à sa femme. Cette lettre poétique citée dans l'ouvrage du marquis de Beauchêne ne fait qu'ajouter à la magnificence tant des lieux que de l'histoire de Lassay et de son château.

On assiste aux sièges qu'il subit : Guillaume le Conquérant en 1064, par les divers partis des guerres de la Ligue au XVIe siècle. On revit les tentatives de pillage en août 1789 : 500 personnes veulent brûler le chartrier, et 2 000 veulent voler le sel enfermé sur la place du Boile.

On découvre des personnages étonnants : Isabelle d'Hauteville ; celle que Brantôme surnomma la Minerve française, et que Ronsard loua dans ses vers, fut dame de Lassay ; Charlotte du Tillet, dame d'honneur de Marie de Médicis qui garda Ravaillac six mois avant son crime d'Henri IV. Françoise Gauderian, vendéenne, fut une martyre de la Révolution : lorsque Marat lui demanda de dire qu'elle attendait un enfant pour échapper au bourreau, elle refusa. Les chevaux ne parvinrent pas à tirer la charrette qui transportait sa dépouille. Sa sépulture fait encore l'objet d'un culte populaire : on l'implore contre les fièvres, et pour le tirage au sort des conscrits. L'auteur décrit avec une grande précision l'histoire du château et de la ville de Lassay, des origines jusqu'au XIXe siècle, et cite systématiquement ses sources. Un ouvrage de référence qui passionnera tant les historiens que les amoureux du passé.